CLEF 54 Coordination Lunévilloise Enfance Famille
Parents, enfants, professionnels, coéduquer pour vivre et décider ensemble
Parents, enfants, professionnels, coéduquer pour vivre et décider ensemble
Le ministre de l’éducation Luc Chatel a annoncé mardi 25 mai l’élargissement à une centaine d’établissements d’une expérience en cours dans un lycée de Meauxoile, VTT, tir sportif, lutte... Les après-midi ont changé de visage pour 26 élèves de seconde du lycée Jean-Vilar de Meaux (Seine-et-Marne) depuis qu’ils participent, cette année, à une expérimentation sur les rythmes scolaires. Ces élèves ont cours de 8 h 30 à 13 h 30, après quoi ils s’initient à des disciplines sportives, sans la pression de la note ou de la performance physique...,
En fin de journée, les lycéens peuvent revenir, s’ils le souhaitent, dans leur établissement et suivre un module de renforcement scolaire en effectif restreint. Ce modèle leur a plutôt bien réussi. La moyenne de cette classe est passée de 11 à 12,9 sur 20 du premier au troisième trimestre. « Je suis beaucoup plus concentré, constate Miguel, lycéen membre de la classe pilote, dont la moyenne en mathématiques a grimpé de 8,5 à 12 sur 20. Rester assis sur une chaise huit heures par jour, ce n’était pas humain. »
Les enseignantes pourront s’appuyer sur les fédérations
Testé à petite échelle, le dispositif va changer d’envergure. Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale, a annoncé mardi 25 mai son extension dès la rentrée prochaine à une centaine de classes de collège ou de lycée réparties dans toutes les académies de France.
Chaque établissement qui participera à l’opération touchera une dotation annuelle de 5 000 € pour couvrir les frais de déplacement des élèves vers les installations sportives, et assurer la rémunération des professeurs de sport issus des clubs partenaires de l’opération.
Les équipes enseignantes pourront, en outre, s’appuyer sur les fédérations nationales d’athlétisme, de basket-ball, de gymnastique et de tennis, avec lesquelles le ministère a signé des conventions destinées à développer l’activité physique et sportive à l’école.
"Ils viennent en cours beaucoup plus reposés"
Commencée en novembre dernier, l’expérience avait été conçue pour être arrêtée à tout moment si les notes de la classe s’étaient mises à tomber ou si les élèves avaient montré des signes de fatigue. Au lieu de cela, Bernard Lociciro, le proviseur de Jean-Vilar, a constaté un tout autre phénomène.
«Les élèves ont réussi à trouver un équilibre de vie. Alors qu’ils étaient habitués à veiller tard le soir, 95 % d’entre eux s’astreignent maintenant à se coucher entre 21 h et 21 h 30. Ils viennent en cours beaucoup plus reposés. » Il reste toutefois quelques améliorations à apporter à l’organisation de la journée. L’an prochain, les élèves déjeuneront à 11 h 30 au lieu de 10 h 30, et une pause devrait être aménagée en matinée entre les cours. Deux classes supplémentaires à Jean Vilar testeront cette nouvelle formule.
La psychiatre et chronobiologiste Sylvie Royant-Parola n’est pas étonnée de ce premier bilan positif. «Le sport est ce qui régule le mieux les horloges internes des individus après l’exposition à la lumière, précise-t elle. L’activité physique génère la sécrétion de neuro-médiateurs très efficaces pour recaler les organismes sur vingt-quatre heures. »
L’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Finlande ont déjà adopté ce fonctionnement
Qu’attend-on pour généraliser la formule ? L’Allemagne, la Grande-Bretagne ou la Finlande ont déjà adopté ce fonctionnement au niveau national. Mais avant de franchir ce cap dans l’Hexagone, il faudra encore lever quelques obstacles.
Le lycée de Meaux a réussi à trouver des équipements sportifs non fréquentés par les scolaires en s’appuyant sur des clubs locaux, ce qui n’est pas possible partout. Certains établissements, moins proches des installations nécessaires, pourraient avoir du mal à appliquer le dispositif.
Luc Chatel tentera à la fin du mois de pallier cette difficulté en rencontrant les représentants des communes, des départements et des régions, majoritairement propriétaires des équipements sportifs de proximité.Jean-Baptiste FRANÇOIS
Imprimer | Commenter | Articlé publié par coordination le 28 Mai 10 |