Des bébés, des pendules et des pros 

L’initiative a surpris tout le monde. En tout cas, la CNAF, la principale intéressée. Surgi de nulle part ou presque, un collectif anti-PSU (Prestation de Service Unique) vient de se créer : "nos crèches ne sont pas des dépose-minute". Son nom et son  logo (une pendule) sont explicites : ils font référence à la tarification horaire et surtout au taux de tarification horaire en vigueur depuis 2014 pour calculer la PSU versée aux structures d’accueil collectif pour assurer leur fonctionnement. Il  regroupe des professionnels de la petite enfance, gestionnaires de crèches, directeurs d’EAJE et lance une pétition nationale destinée à interpeller la CNAF et à la faire reculer sur deux points au moins : le ratio heures de présence/heures facturées pour le calcul de la PSU et son ingérence dans le contrat que chaque établissement passe avec les familles....,
Cela fait longtemps que la PSU est dans le collimateur des professionnels de la petite enfance, jugée inadaptée et néfaste à un accueil de qualité pour les bébés et leurs familles. On l’accuse de bien des maux : du burn out des professionnels dont les conditions de travail se sont largement détériorées, de la fermeture de certains EAJE incapables d’équilibrer leur finances. On lui reproche d’exiger des structures qu’elles contrôlent les parents (utilisent-ils toutes leurs heures ) et de les encourager à faire du surbooking pour assurer un taux d’occupation - et partant un financement- qui leur permette de fonctionner correctement. La PSU empêcherait toute action de soutien à la parentalité, inciterait à des transmissions bâclées et à la suppression de toute réunion parents-pros. Dommage pour les enfants !
« Pas de bébés à la consigne », « Nos crèches ne sont pas des dépose-minute »... Curieux et inquiétant comme la petite enfance doit emprunter le vocabulaire des transports ferroviaires ou aériens pour se faire comprendre. Comme si un bébé était un petit colis qu’on pose et dépose. Et que peut-être ça indispose

Faites suivre !