Enfance et l'Adolescence : Jacques Salomé et Danielle Rapoport aux rencontres professionnelles d'Ajaccio
Rédigé par Vanina Bruna le Mercredi 22 Janvier 2014 à 15:53 | Modifié le Mercredi 22 Janvier 2014 - 21:25
Le CNFPT en partenariat avec la Ville d'Ajaccio, a organisé mardi les 5èmes Rencontres Interprofessionnelles de l'Enfance et l'Adolescence. Danielle Rapoport et Jacques Salomé étaient présents pour l'occasion. La veille Jacques Salomé a tenu une conférence ouverte au public afin de présenter aux parents quelques "règles d'hygiène relationnelle".
Informer les parents...,
Jacques Salomé, le psychosociologue aux 64 ouvrages, a une énergie incroyable. L'homme de 71 ans, père de 5 enfants, a élaboré de nombreuses théories pour une bonne communication. Traduit dans trente langues différentes, il tient des conférences dans le monde entier. Comme il le dit si bien, "je ne comprends pas qu'il n y ait pas d enseignement de la communication à l'école, je pense que cela ne viendra pas d'en haut, ça viendra de vous, je voudrais transmettre quelques "règles d'hygiène relationnelle", nous ne nous brossons les dents que depuis cent ans environ ?" Selon lui il faut transmettre des bases à la communication, pour éduquer les parents à éduquer leurs enfants.
Et son constat est clair, parfois effrayant, toujours optimiste. A l'heure ou notre société fabrique des consommateurs, nous voyons émerger des comportements violents issus de l'Illusion de la toute puissance infantile (ITPI). Cette illusion vient du fait que nous n'apprenons plus à nos enfants à faire la différence entre leur besoin et leur désir. Pour Jacques Salomé, la vie est un cadeau que nous faisons à nos enfants. Il est essentiel de prendre conscience de la vie qui est en chacun, apprendre à prendre soin de la vie qui est en nous pour que nos enfants prennent soin de la vie qui est en eux.
Plus aucune place de libre dans la salle de 250 sièges, le psychosociologue renommé transmet son message avec amour et humour et on ne peut qu'acquiescer à ce qui parait évident... mais qui est loin d'être la norme. Il s'agit pour l'auteur d'élever un enfant au sens noble du terme. A savoir, le préparer pour l'avenir, le faire grandir pour affronter l'imprévu. "Nos petits enfants exerceront quatre métiers différents dans leur vie, dont trois n'existent pas encore" précise-t-il. En dehors de la transmission du savoir et du Savoir-faire, il faut transmettre un savoir être, un savoir créer...
Selon le psychosociologue, aujourd'hui deux couples sur quatre se séparent, il y a de plus en plus de famille monoparentale, ses conférences s'inscrivent donc dans une démarche de conscientisation afin que chacun commence par donner l'exemple en prenant soin de sa propre vie, afin de montrer l'exemple à ses enfants pour qu'il respecte la vie qui est en eux. "Ce sont mes enfants qui m'ont mis au monde" ajoutera-t-il.
L'auteur notamment d'"Aimer l'Amour" sait venir chercher ses auditeurs, les faire participer, pour mieux intégrer les concepts qu'il développe. Le message passe et l'auditeur en ressort convaincu. Ainsi, il a exposé ce qu'il nomme, les grands besoins relationnels, en soulignant qu'aujourd'hui, le besoin de créer et le besoin de rêver ont été tué dans notre société. Nos enfants n'ont pas la place de rêver ou de créer aujourd'hui. Cette perte de créativité dans notre système éducationnel entraînerait un état de dépendance. Une culture de l'avoir au détriment de l'Être.
Selon lui, la violence prendrait naissance dans l intolérance à la frustration d'une nouvelle génération, qui, trop habitué au 'tout tout de suite', vivrait la réalité extérieure comme agressive. Jacques Salomé a donc rappeler aux parents la responsabilité qu'est l'aventure parentale puisque c'est par rapport aux relations à ses parents que l'enfant construit son rapport au monde extérieur.
Former les professionnels à la bientraitance
Mardi, ce sont 250 professionnels de la petite enfance qui se sont regroupés à l'Espace Diamant afin de suivre les conférences plénière de Danielle Rapoport et Jacques Salomé. Les crèches de la Ville avaient fermées leurs portes pour l'occasion, afin que chaque personne impliquée dans la prise en charge des enfants et des adolescents puissent assister à ces rencontres. Une cinquième édition qui permet aux établissements en charge de la petite enfance d'avoir une politique commune de prise en charge. Ces rencontres devenues pérennes, sont l'occasion pour les professionnels d'
aborder la dimension émotionnelle de ces professions engagées dans le domaine de la petite enfance. Car cet engagement implique, comme pour les parents, la résonance de notre propre enfance et de notre propre histoire auprès de nos enfants ou de ceux qui nous sont confiés.
Une clarification nécessaire sur la nature de l'"amnésie infantile" et de l'inconscient à l'oeuvre dans toutes interrelation enfant-adulte.
Le thème à l'honneur était donc la
bientraitance, initialement orthographié avec un trait d'union. Trait d'union qui nous ouvre singulièrement à la
pluridisciplinarité nécessaire pour sortir de certains dogmes théoriques, et à toujours plus de créativité. Une dynamique particulière qui devrait toucher les sphères administratives et politiques. Autour de ce respect envers l'enfant, l'adolescent et ses parents, la bientraitance tisse ainsi une toile subtile faite de cohérence, de continuité, de projets, mais aussi d'accompagnement à la parentalité, parfois fragile, du père et de la mére, comme du soutien des professionnels, parfois eux aussi en difficulté.
Daniele Rapoport a rappelé que
"la bien-traitance est un trait d'union qui invite les professionnels, en référence à René Clément et à Winicott au "devoir d'optimisme", que tout être humain de l'aube de sa vie au grand age est en droit d'attendre d'autrui. Un trait d'union qui interpelle nos différences, révèle la richesse de la transversalité de nos pratiques, et nous permet d'aborder les questions sans préjuger des réponses. Une démarche un engagement, enfin qui nous ouvre à une autre manière d'être en relation avec l'autre, modifiant ainsi nos modalités de dire et de faire, et donnant des forces nouvelles a notre créativité."
Jacques Salomé a lui transmis aux professionnels sur le thème de
la communication forcément complémentaire de la bientraitance,
"Pour ne plus vivre sur la planète Taire". Avec le charisme et l'énergie qui le caractérise, il a amener les professionnels a symboliser des modes de communications en les faisant participer à l'exposé de son raisonnement, comme un rituel pour exorciser les méthodes dépassées ou inefficaces. Une
exploration de ses propres mécanismes inconscients afin d'avoir une communication efficace et consciente. Comme il le dit, "
si l'on considère que la communication interpersonnelle est la sève de la vie, qui permet à chacun de développer le maximum de ses ressources, d'accéder au meilleur de ses potentialités, et de dynamiser ainsi les relations les plus significatives de sa vie, nous pouvons mieux comprendre combien il est important de prendre soin de la qualité des relations qui sont au cœur de notre existence. Que ce soit entre parents et enfants, entre conjoints, avec nos collègues de travail ou nos voisins, nous aspirons à pouvoir nous dire et etre entendu dans des relations, en réciprocité."
le 07/04/2023
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