Réformes inapplicables, suppressions de postes...Face aux institutions (...) les enseignants du premier degré sont désorientés...Par fanny CAPEL
 

" Il faut sans doute chercher ail­leurs, du côté de l’institution, les causes de la crise de l’ primaire française, profondément chamboulée depuis les années 1960. Avec l’allongement de la scolarité obligatoire, devenue le premier palier vers le collège, elle n’est plus tenue d’offrir ce « viatique de savoirs et de savoir-faire » dont parle l’historien Claude Lelièvre à propos de l’ de la IIIe République. De 30 heures de cours par semaine avant 1969 on est passé à 26 (et même 24 récemment), ce qui équivaut à une année scolaire en moins-----,
Parallèlement, les programmes ont été allégés et diversifiés, avec un « tiers temps pédagogique » consacré à l’éveil et à l’éducation physique. Enfin, depuis la loi Jospin de 1989, chaque définit son « projet d’ », qui lui permet d’appliquer plus librement les programmes nationaux en fonction de son public : sorties scolaires et activités diverses, souvent confiées à des intervenants extérieurs, se multiplient. La même loi instaure les cy­­cles, qui étalent les apprentissages pour respecter le rythme de chaque enfant. Ainsi peut-on passer du CP au CE1 sans savoir lire, puisque cette compétence n’est censée être acquise qu’en fin de CE1. Un idéal difficile à mettre en oeuvre selon de nombreux enseignants, qui ont l’impression de remplir le tonneau des Danaïdes : on réapprend tout à chaque niveau, ou presque. Après trente ans de chambardement, en 1998, dans un état des lieux approfondi, l’inspecteur général Jean Ferrier décrit une « en perte d’identité », où le temps consacré au français et aux mathématiques peut varier du simple au double d’une à l’autre, et où trop souvent « le scolaire se dilue dans le social, voire dans le récréatif ».
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