CLEF 54 Coordination Lunévilloise Enfance Famille
Parents, enfants, professionnels, coéduquer pour vivre et décider ensemble
Parents, enfants, professionnels, coéduquer pour vivre et décider ensemble
FIRMI (France), (AFP)
Thomas pleure; Tina, Tom, Julie, Anis entrent dans leur classe sans se retourner, avec doudous et sucettes: à l'école de Firmi, dans l'Aveyron, les bienfaits de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans est une évidence.
L'objectif du candidat François Hollande de scolariser 30% des tout-petits d'ici à 2015 ne fait pas peur dans le département de l'Aveyron: "Ils le sont déjà à 33,6 %", souligne l'inspectrice d'académie de la zone, Sylvie Rivals.
Dans ce secteur scolaire proche de Decazeville, une zone fracassée à la fin du siècle dernier par la fermeture des mines et la crise de la sidérurgie, habitée par de nombreuses familles défavorisées, les classes pour enfants de 2 ans font le plein....,
"Sur un potentiel de 30 enfants tout-petits scolarisables dans le périmètre de l'école, 23 y sont inscrits", relève le directeur, Hubert Jeambenoit. Il existe une crèche à Decazeville, mais "passé deux ans, la plupart des enfants ont des besoins autres que la crèche", note-t-il.
Nombre des parents de ce secteur d'éducation prioritaire amenant leurs enfants à l'école travaillent. Mais les raisons invoquées portent plus sur l'éducation que sur les problèmes de garde d'enfant. Pour le père d'Anis, Régis Rodor, "l'école apporte un plus dans l'apprentissage. On voit la différente pour le langage, la dextérité".
Thomas "s'ennuyait en crèche", selon son père, David Arnal. La mère de Julie a remarqué que sa fille" a plus envie de parler qu'auparavant, elle raconte". Célina Agulhon a mis Tom à la maternelle pour qu'il ait "un contact avec les autres".
"Ce n'est pas une halte-garderie", insiste le directeur, qui compte en tout 89 élèves dans ses classes de maternelle. Aller à l'école maternelle à 2 ans tient de "l'apprentissage", il faut donc que l'enfant "y vienne avec régularité, assiduité"
Commencer tôt n'est pas un gage de réussite
La maîtresse, Monique Revel, constate une nette différence entre les enfants rentrés en septembre et ceux qui n'ont rejoint l'école qu'en décembre, en fonction de leur date de naissance: les plus anciens respectent beaucoup mieux les règles, les interdits, le partage dans les jeux, ils gèrent les frustrations.
Dans la classe aux tables et chaises minuscules, les 15 petits élèves présents lundi jouent avec de la pâte à modeler, peignent, s'essaient à la dinette, étudient la recette de la galette, mais toujours dans un esprit d'apprentissage de la langue, de la vie en commun. Et une place importante est donnée au toucher, à la motricité.
Il ne s'agit pas d'enseigner les matières de l'école, mais de préparer les enfants à aborder les grandes classes. Cela se fait avec les parents dans les milieux favorisés, mais "la scolarisation précoce permet de donner plus à ceux qui ont moins, de rétablir l'équité" pour les familles défavorisées, estime Sylvie Estivals.
Toutefois, rappelle l'inspectrice, les statistiques montrent que les enfants scolarisés dès 2 ans ne réussissent pas forcément mieux que ceux entrés à 3 ans: ceux qui rejoignent la maternelle tard (après 2 ans et demi) ont de meilleurs résultats que la moyenne. Ceux entrés dès leurs 2 ans, de moins bons.
La scolarisation précoce est bonne, souligne-t-elle, "à condition que le rythme biologique et l'histoire personnelle de l'enfant soient pris en compte".
A la fin de la matinée, une dizaine de tout-petits repartent chez eux. Les autres mangent à la cantine, avec un menu adapté. Puis, avant de se joindre à une classe de "grands" -ceux qui ont 3 ans-, ils iront s'étendre dans une salle plongée dans la pénombre, où une vingtaine de lits les attendent pour une sieste bien méritée.
gcv/ap/er
Imprimer | Commenter | Articlé publié par coordination le 21 Jan. 13 |