Par Julien Damon sur Sciences Humaines
Régulièrement, de nouveaux mots surgissent dans les débats d’idées et de société. Ils se répandent comme une traînée de poudre à travers revues et médias. En s’appuyant sur les statistiques de l’AFP, Julien Damon analyse chaque mois l’un de ces top ten de notre vocabulaire.
Le sens de l’expression omniprésente « parentalité » n’est jamais bien défini. Parfois présentée comme « l’art » d’être parent, la parentalité est dans certains cas synonyme de « fonction parentale » ou de parenté. Dans d’autres cas, la parentalité est formellement distinguée des rapports entre ascendants, des relations de consanguinité et des liens de filiation.

On ne commence véritablement à s’inquiéter de « parentalité » qu’à partir de 1997, dans des analyses relatives aux rôles des pères, dans des débats portant sur les couples homosexuels et dans des controverses concernant les parents de délinquants. C’est en particulier en raison du développement d’initiatives visant à « soutenir la parentalité » que le terme s’est affirmé.,

Aujourd’hui la parentalité semble s’être bien implantée, seule ou avec ses trois principaux préfixes : mono, homo et co. La coparentalité (équivalent de « parité parentale ») donne d’ailleurs lieu à des propositions d’évolution du droit de la famille, notamment pour ce qui relève de l’autorité parentale. Celle-ci devrait pouvoir toujours être exercée par les deux parents, même si ceux-ci sont séparés et dispersés aux seins des nouvelles constellations familiales. D’extraction démographique, le néologisme « parentalité » prend ainsi peu à peu pied dans le droit

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