Bis repetita.... Le 5 février dernier, le Président du Conseil départemental du Haut Rhin a fait adopter par l’assemblée départementale une disposition conditionnant le versement du RSA à la réalisation de 7 heures de bénévolat, avant de faire machine arrière. L’ambition n’est nullement de relancer une polémique où chacun a déjà largement pu fourbir ses arguments mais de rappeler, encore et toujours ce qui fait l’ADN d’Apriles.  

Depuis sa création, Apriles s’est toujours attaché à promouvoir l’action bénévole et à défendre l’engagement citoyen. Nous sommes intimement convaincus que tout ce qui permet à nos concitoyens de tisser des liens entre eux, de maintenir ou retrouver une utilité sociale, de se sentir valoriser dans toutes leurs compétences constitue un puissant facteur de vivre-ensemble et d’insertion durable. Par ailleurs, nous ne niions pas les difficultés rencontrées par les Départements : ces dernières années, l’Observatoire national de l’action sociale (ODAS) a régulièrement alerté sur les risques que fait peser la progression du RSA sur l’équilibre des finances départementales . Il s’est aussi interrogé sur l’opportunité de faire financer par les Départements une part sans cesse croissante d'une allocation qui relève de la solidarité nationale, sur laquelle ils n’ont pas la main. ...,

Mais La disposition du Haut-Rhin brouille dangereusement les cartes entre allocation et rétribution, bénévolat et salariat, volontariat et contrainte, au risque de faire perdre son âme au bénévolat. Car ce qui en fait la force et la richesse, c’est justement son caractère volontaire, cette liberté de choisir ou non de s’investir ainsi que la cause pour laquelle on est prêt à donner un peu (beaucoup) de soi. Le bénévolat mérite mieux que de devenir la victime collatérale des difficultés financières des Départements. Dans un pays où une majorité d’association est uniquement animée par des bénévoles, il a besoin d’être promu, facilité, encouragé.  

Apriles entend bien y contribuer et apporter une nouvelle fois la preuve des bienfaits de ce bénévolat militant, ouvert au monde, soucieux de la participation de chacun. A l’exemple de Marie-Claude Barroche, notre actrice du mois, qui se bat depuis plus de vingt ans pour l’inclusion des personnes handicapées psychiques, au sein d’Espoir 54.  
S’engager ou juste s’impliquer est aussi l’occasion de valoriser ses propres capacités et de regagner de la confiance en l’autre et en soi. C’est l’expérience faite par les parents en grande fragilité qu’accompagnent les professionnels bénévoles de l’association O’près. Au travers d’actions collectives et conviviales, co-construite avec les familles, chacun retrouve sa juste place. Encore faut-il que les institutions aussi bougent et prennent mieux en compte la parole des usagers. Une mission (im)possible, que l’association « moderniser sans exclure » mène avec les stagiaires de la formation professionnelle et les apprentis de la Région Alpes-Provence-Côte-d’Azur, afin de contribuer, par leur expertise d’usage à améliorer le service public de la formation. Mais la plus belle démarche de démocratie participative, Apriles est allée la chercher chez nos voisins Suisses, dans la banlieue de Genève. Depuis 10 ans, la commune de Vernier a fait le pari de l’intelligence collective et de l’engagement citoyen à travers les contrats de quartier: ils permettent d’encourager l’initiative des habitants et de les rendre pleinement acteurs de la vie du quartier. Alors, ne nous décourageons pas et efforçons nous de faire croitre et se multiplier toutes ces petites graines collectées par Apriles… Le printemps est bientôt là

Faites suivre !