Depuis 2015, le dispositif Motiv’action vise à lutter contre le décrochage scolaire. Une quinzaine de collégiens et lycéens du bassin de Lunéville en ont déjà bénéficié. Huit garçons sont actuellement accompagnés.

 
Sur le bassin d’éducation de Lunéville, au niveau du secondaire, le dispositif de lutte contre le décrochage scolaire, priorité du ministère de l’Éducation, de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, prend le nom de « Motiv’action ». L’initiative locale s’appuie sur le réseau Foqual (formation qualification emploi), dont Éric Bogeat, proviseur de Boutet-de-Monvel, est l’animateur. « Le but de ce réseau national est de prendre en compte l’ensemble des élèves qui sont décrocheurs du système éducatif, qu’ils soient sous obligation scolaire et donc âgés de moins de 16 ans ou plus tard », spécifie M. Bogeat.

A Lunéville, il a la chance de regrouper de multiples organisations versées dans le domaine de la formation et de l’insertion professionnelle, qui ont formé un maillage hétérogène en la matière....

Comment sont détectés les décrocheurs ?

Le repérage des élèves en marge se fait dans leur établissement d’origine. Le dossier d’admission à Motiv’action est examiné lors d’une commission organisée dans le collège par le comité Foqual. « On prévoit un emploi du temps et on liste les compétences à développer avec tous les partenaires (N.D.L.R. : MJC, Asal, Les Épis, équipe de prévention spécialisée, CPN ados…). Les problèmes de comportement, la manière de s’adresser à un adulte, le non-respect des règles reviennent régulièrement », indique Agnès Perry-Eideinger coordinatrice de Motiv’action sur le bassin de Lunéville.

Le principe

En petit comité, à raison de 2 jours par semaine durant 2 mois, ces collégiens « vont apprendre à travailler ensemble sur un projet, à s’exprimer dans le groupe. En bref, à avoir un comportement d’élève. Ils travaillent sur du concret et se rendent compte que l’exercice de maths du collège, par exemple, est utile dans le quotidien », complète la coordinatrice.

L’emploi du temps

Les structures impliquées sont venues se présenter au préalable et trouver avec les décrocheurs un centre d’intérêt. Avec l’équipe de prévention, les jeunes ont un projet autour des graffitis. Avec l’Asal, ils doivent rechercher des moyens de financer une sortie airsoft. Une nouvelle enseigne de la MJC est en fabrication grâce à leurs idées tandis qu’aux Épis, la construction de jeux en bois occupe les esprits et les mains. Parallèlement, ils gardent le contact avec leur établissement, doivent valider les connaissances du socle commun en atelier. Avec les professeurs de l’enseignement professionnel de Boutet-de-Monvel, ils découvrent les métiers possibles dans les secteurs de la logistique, la menuiserie ou l’électrotechnique.

Et après ?

Un cahier de suivi assure une information régulière de tous les intervenants. « Les compétences qu’ils vont développer dans ce milieu particulier vont leur permettre de retourner étudier et de réussir dans un parcours de formation qu’ils ont choisi. C’est tout l’enjeu de Motiv’action », assure Éric Bogeat.

Trois sessions ont été orchestrées depuis 2 ans de fonctionnement et ont concerné 15 élèves (1 en 5e , 11 en 4e , 3 en 3e.) Trois d’entre eux ont effectué une 2e session pour affiner leur projet et progressé vers les objectifs attendus, un élève a arrêté tandis que l’expérience a été concluante pour 11 collégiens.

Pascale BRACONNOT

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