ILS ÉTAIENT une quarantaine réunis au château pour suivre la formation initiée par le CIDFF (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles) de Lunéville. Une formation destinée aux professionnels (réputés être en contact avec la violence ordinaire), venus de divers horizons : centre hospitalier, espace santé, gendarmerie, tissu associatif, mission locale, divers services sociaux, centre médico-psychologique, juristes…,

Si certains chiffres, en terme de violences faites aux femmes, ont une tendance à la baisse, le phénomène demeure d’actualité, comme l’a fait remarquer Yvette Gaertner, chargée de mission aux droits des femmes pour la Meurthe-et-Moselle : « 118 femmes sont décédées en France, en 2014, sous les coups de violence, ce qui fait qu’une femme est morte tous les trois jours… » En France, chaque année 216.000 femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. Elles sont, chaque année, 86.000 à déclarer avoir été victimes de viol, tentative de viol ou agression sexuelle.

La campagne de promotion de la plateforme d’écoute et d’orientation et son numéro de téléphone unique (violences femmes info, tel : 3919) ont également montré que le silence est encore trop souvent de rigueur : 47.830 appels en 2013 avant la campagne, puis 72.138 appels en 2014, une fois la publicité faite, dont 1.048 appels en Lorraine.

En plus des outils qui existent, la formation portée par le CIDFF avait pour idée de mettre en lien les différents intervenants par le biais d’ateliers communs. « C’est toujours mieux de réfléchir ensemble », selon Françoise Dubois, présidente du CIDFF lunévillois, pour qui le rendez-vous donne également « l’occasion pour chacun de se connaître et de savoir, dans les divers organismes, qui fait quoi ». Avant de se retrouver sous forme d’ateliers, les participants ont profité d’une approche juridique sur la reconnaissance de la violence, la reconnaissance des victimes de violence, la reconnaissance de la lutte contre la violence (les efforts en terme de loi, mais aussi les carences encore existantes)…

Autre temps fort, la présence de Maria Maïlat, laquelle a apporté sa vision d’anthropologue, afin de favoriser un débat contradictoire entre l’approche purement juridique et une approche plus anthropologique : comment introduire l’acte de penser quand la violence constitue, pour certains, le liant d’un couple ou d’une famille ? Et, pour être en phase avec la triste actualité, comment favoriser le mieux vivre ensemble d’une manière plus générale ?

Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, aujourd’hui 25 novembre.

J-C.P.

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