Depuis un an, les enfants de 2 ans peuvent découvrir l’école une matinée par semaine dans le cadre du dispositif "Graines de maternelle". Immersion.

Avec l'aimable autorisationde :© L'Est Républicain, octobre 2017/  Lunéville et sa région - Droits de reproduction et de diffusion réservés

Pas une larme pour Louison qui découvrait sa future école ce lundi matin. Née en mars 2015, la petite fille a retrouvé d’autres enfants qui fréquentent le multi-accueil l’île aux enfants. « Elle y va depuis qu’elle a un an », explique sa maman, Isabelle. « Là, je voulais qu’elle s’habitue à la maternelle. » ...,

A côté d’elle, Léane, née en juin 2015, fait un câlin à sa maman. Elle en est à sa deuxième matinée. « Elle était en demande de venir à l’école : l’une des grandes de chez sa nounou y va déjà. Et, depuis, Léane nous disait ‘’Et moi à l’école ?’’. Elle était impatiente et est fan de l’école, pour l’instant. Cela lui permet de voir d’autres enfants et d’apprendre autre chose. La piscine à boules, j’en aurais entendu parler ! », s’amuse Karène, qui doit jongler le lundi matin entre le temps passé à l’école et son poste de travail.

Autour d’elles, à Germain-Charier, ils sont sept à sauter dans la piscine à boules, se munir des dînettes, du beau garage en bois. Pendant ce temps, certains trempent les mains dans la peinture. « On fait aussi du transvasement. C’est un âge pour les découvertes sensorielles. L’objectif, ici, n’est pas d’apprendre à compter ou écrire. Le langage est au centre : il se met en place à cet âge-là. Le temps de concentration sur une activité est très, très court », explique leur maîtresse, Frédérique Gerdolle, enseignante également des petites sections.
Chaque lundi matin, elle accueille ces petits bouts, trop jeunes pour être inclus dans la classe de petite section. Mais qui pourraient la rejoindre « dès le second semestre à temps plein en fonction de leur maturité à l’intégrer », explique Catherine Antoni, inspectrice de l’éducation nationale pour la circonscription de Lunéville. "Ils libéreront ainsi de la place pour des enfants non encore scolarisés dont le comité de pilotage recevra et choisira les dossiers".

C’est la directrice de l’école qui a parlé du dispositif à Angélique, dont l’avant dernière fille était encore en grande section en juin. « Il fallait avoir 2 ans révolu en septembre », détaille la maman de Lisa. « Je ne travaille pas, elle ne va pas à la crèche : c’est un peu dur quand je la dépose et qu’elle me voit derrière la porte… C’est bien cette approche de l’école, avant le grand saut », remarque celle qui se définit comme « mère-poule ». Ici, les parents peuvent et sont incités à rester auprès de leurs enfants, jouer avec, les entourer dans les ateliers. « Le but est que les parents comprennent ce que les enfants font à l’école, qu’ils y rentrent et que le dialogue s’installe », souligne Catherine Antoni, qui rappelle l’importance du langage. « Nous touchons beaucoup d’enfants grâce à notre partenariat avec la PMI, les crèches, la clef, la réussite éducative de la ville de Lunéville… »

Lundi Germain-Charier, mardi Alsace, mercredi Hubert-Monnais, jeudi Capitaine-Nicolas, et vendredi Villebois-Mareuil.
Au second semestre, certains de ces établissements et d’autres écoles de Lunéville pourront bénéficier du dispositif.

Corinne SAÏDI-CHABEUF ​

Unique en France « Nous sommes la seule ville de France où le dispositif tourne dans toutes les écoles », précise Catherine Antoni. Chaque matin, une éducatrice de jeunes enfants se rend dans un établissement différent, tout comme l’enseignante qui y prend en charge la classe de petite section : elle y remplace, le temps d’une matinée, le professeur des écoles de petite section qui, ainsi libéré, accueille les enfants du dispositif graines de maternelle. « Un poste d’enseignante a été alloué pour ce dispositif par le rectorat : elle remplace le matin et organise l’après-midi des ateliers de langage pour les moyens et grands », souligne Catherine Antoni.
Graines de maternelle a l’avantage de toucher toutes les écoles, contrairement aux classes passerelles (qu’a connue il y a quelques années l’école des Cerisiers).​ ​  Aux côtés de l’enseignant,  Florence Louviot, l’éducatrice de jeunes enfants passe d’atelier en atelier  reprend un petit, incite un autre à continuer son puzzle. Depuis son arrivée, les enseignants ne sont plus seuls face aux enfants et aux parents. Florence Louviot n’est pas une inconnue : certains petits la retrouvent d’autres jours de la semaine au multi-accueil l’île aux enfants, où elle travaille depuis quelques années. « J’ai postulé sur le dispositif graines de maternelle, car c’était une belle aventure. Pas de routine ici », note l’employée du CCAS.​

Le 1/2 temps de l'éducatrice Jeune Enfant est soutenu techniquement et financièrement par la Municipalité, la Caisse d'Allocation Familiales et le Conseil Départemental

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