Avec la collaboration de Nathalie Isoré, psychologue au Café de l’Ecole des parents, http://www.cafe-des-parents.com/
Il ne parle plus, que faire ?

Un adolescent a besoin d’intimité, d’un jardin secret, un espace à lui. Certains parents ont du mal à le comprendre et ont tendance à essayer de le contraindre à parler, ce qui, bien sûr, est ressenti comme une violation par l’enfant. Mais quand il ne parle plus du tout, c’est qu’il est blessé. Il est alors important de comprendre ce qui ne va pas.

Comment rétablir le dialogue ?...,

On peut toujours lancer le dialogue par une réflexion simple mais qui peut l’inviter à s’ouvrir ("cela te va bien cette robe", "tu as l’air fatigué"). Cela permet de montrer que vous vous intéressez à lui et de tâter le terrain pour voir s’il s’agit d’un moment propice à la discussion.

On doit également penser à s’aménager des plages de détente en tête-à-tête, où il sera peut être plus facile de parler. Par exemple, aller le voir le soir avant de dormir, mais sans oublier de frapper avant d’entrer.

Rémi Badoc, le fondateur du Point Ecoute jeune à Colmar utilise l’image de la Cocotte-Minute afin d’expliquer la nécessité de parler. "Quand la Cocotte-Minute fume, que se passe-t-il si la soupape est bloquée ?" : la cocotte explose. Et bien c’est un peu la même chose pour le trop plein d’émotions. C’est l’occasion d’expliquer à l’adolescent que parler permet "de vider une souffrance avant que tout n’explose". Cela permet d’atténuer la douleur.

Si cependant, le dialogue est difficile voire impossible, il ne faut pas hésiter à entrebâiller d’autres portes. Il est alors intéressant de laisser à portée de l’adolescent des numéros de téléphone gratuits, où il pourra parler de manière anonyme à des spécialistes. 

Quand votre adolescent ne communique plus

"N’interprétez pas son attitude comme hostile à votre égard. Continuez à communiquer avec lui, i vous entend et vos paroles cheminent 
Dites-lui avec bienveillance et sous forme interrogative ce que vous voyez, ce que vous savez et ce que vous comprenez de lui : "Est-ce que tu n’est pas en train de (t’isoler, d’avoir des pensées noires, de perdre confiance en toi ?) 
Ne l’obligez pas à répondre à vos questions coûte que coûte. 
S’il vous semble qu’il est en souffrance psychique et a besoin d’aide, parlez-en à un spécialiste."

MON ADO NE ME PARLE PLUS

A l’adolescence, votre enfant change radicalement de comportement. Lorsqu’il choisit de s’enfermer dans le mutisme, on est souvent désemparé. Comment réagir ?

1. IL RÉCLAME PLUS D'INTIMITÉ, PLUS DE LIBERTÉ

Une étape fréquente chez l’ado
L’enfant est souvent extraverti. L’ado, lui, ne se raconte plus et devient introverti. Il ne faut donc pas dramatiser. C’est fréquent et ce n’est pas forcément pathologique. La période de l’adolescence se définit par le besoin d’un jardin secret, d'un territoire d’intimité, dans lequel le parent n’entre pas. Cette phase lui est nécessaire pour se différencier de ses parents, pour réfléchir à qui il est. Ainsi, s’il est très bavard avec ses copains d’école, il s’intériorise dès qu’il rentre dans la cellule familiale. Il aime cacher à ses parents où il est, avec qui il est, ce qu’il fait et quand il rentre. Cela n’aide certes pas au dialogue. Si vous le pressez trop de questions, votre enfant va avoir la sensation d’être soumis à un véritable interrogatoire, et le vivra donc mal. Et vous, parents, resterez désemparés avec un tas de questions irrésolues ne sachant pas où il en est.

Trouvez la bonne distance
L'adolescent n'est plus un enfant mais n'est pas encore un adulte. Il lui faut apprendre à se détacher de ce qui le relie au monde de l'enfance (donc en particulier de ses parents) pour se projeter progressivement dans l'avenir. Il n’est pas encore autonome et il manque encore de maturité. Il est donc nécessaire de lui imposer des repères, des contraintes pour qu’il puisse se construire. En outre, l’ado manque de confiance en lui. Il ne s’aime pas trop. Il dira volontiers « je suis nul », « j’y arriverai pas ». L’image sociale, qui était plutôt positive quand il était enfant, est dégradée à l’adolescence.
La première erreur serait de l'infantiliser, c’est-à-dire de lui montrer que vous n’avez ni vu ni compris qu’il a grandi. Traité comme un gamin, ses reparties se réduisent alors à ces laconiques « Tu comprends jamais rien ! ».
Toute la difficulté consiste donc à trouver la bonne distance. Ici, il n’y a pas de recettes miracles. L’échange est de toute façon houleux, dès lors que vous lui imposez des contraintes.

5 CONSEILS POUR RÉTABLIR LE DIALOGUE

Faites-lui confiance
Votre enfant a perdu confiance en passant à l’âge adolescent. Il a besoin que vous le poussiez, que vous l’encouragiez. Il faut lui montrer ce qu’il y a de bien chez lui. Si vous ne lui présentez que ses points faibles, ses mauvaises notes à l’école…, vous lui laissez croire qu’il ne pèse pas plus lourd que ce « bilan catastrophique ». Il risque alors de s’enfermer un peu plus dans son mutisme.

Montrez-lui de l’intérêt
Attention, ne rien dire alors que vous n’êtes pas d’accord - soit par respect de la liberté d’autrui, soit parce que vous craignez le conflit - risque d’être perçu comme du désintérêt de votre part, voire un abandon.

Abordez les sujets délicats avec tact
Avec la puberté, des sensations nouvelles questionnent votre adolescent. Ce sont les relations amoureuses, le flirt, le sexe… En général, ces questions intimes sont des sujets délicats à aborder entre parents et enfants. Vous pouvez néanmoins profiter de journées nationales d’information (comme celle sur le sida par exemple) pour lancer la discussion et l'aiguiller si besoin vers les bons interlocuteurs.

Laissez-lui la porte ouverte
Il reste muré dans son silence. Ne lui fermez pas la porte. Dites-lui : « Je vois que tu n’as pas envie d’en parler aujourd’hui mais sache que si tu en as envie, je suis disponible pour en parler avec toi plus tard. » Ou : « Cette phase que tu vis, je la comprends. J’ai été comme ça, moi aussi. »

Gardez toujours un lien avec lui
Quelquefois, d’autres adultes peuvent prendre le relais d’un dialogue momentanément rompu. Sachez aussi que si vos échanges ne sont pas très nourris, vous pouvez néanmoins partager des moments privilégiés à travers la pratique d'une activité, au cours d'un voyage, etc.

Avec la collaboration de Nathalie Isoré, psychologue au Café de l’Ecole des parents, http://www.cafe-des-parents.com/

 

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