Ils ont rassemblé sur CD des berceuses du monde entier
Par Le Parisien
Un CD de berceuses du monde que des parents de l’Ile-Saint-Denis ont réalisé eux-mêmes et feront découvrir ce soir lors d’un concert à l’église Saint-Pierre. Le projet a été lancé en juin par la mission parentalité de la mairie, qui a proposé aux habitants de chanter une berceuse de leurs pays d’origine afin de rendre hommage à la mosaïque des 86 nationalités de l’Ile-Saint-Denis...,

 

 

Pendant deux mois, en solo ou en duo, des parents et quelques enfants et grands-parents ont joué le jeu. Dix musiciens les ont accompagnés à la guitare, contrebasse, aux percussions ou au luth indien.

26 titres en espagnol, polonais, créole, wolof ou en tamoul…

Les 26 titres sont une invitation au voyage, avec des berceuses en espagnol, italien, polonais, créole, wolof ou en tamoul. On y retrouve des classiques tels que « le Petit Cheval blanc » ou « la Chanson du coucou ». Le résultat est un CD tiré à 1000 exemplaires qui sera distribué aux nouveaux parents.

Dans la nef de l’église où ils répétaient hier, Youma Traoré prend le micro et fait résonner les premières notes de « I da déh », (« Ne pleure pas enfant » en bambara), une chanson traditionnelle malienne que sa mère lui chantait lorsqu’elle était enfant. « On est tellement pris dans le quotidien qu’on oublie ces chansons », observe-t-elle. « Ce projet m’a fait prendre conscience qu’il est important de transmettre nos valeurs et nos cultures à nos enfants. » A ses côtés, Maddly Delannay acquiesce. Pour elle, l’enregistrement du CD a été l’occasion de découvrir d’autres communautés et de tisser des liens avec ses voisines. Elle entonne la chanson créole « Petit Dodo ». Une berceuse qui parle d’une mère seule dans la misère, qui n’a pas les moyens de nourrir son enfant. « C’est une chanson qui vient du temps de l’esclavage, elle a traversé les époques », explique-t-elle. Maud Brochard chantonne à voix douce « Hani Couni », une comptine iroquoise, accompagnée des petites maracas de Youma. Il n’y a pas de traduction, pas de sens, mais Maud joue sur les syllabes et les sonorités. « Je la chante à mes élèves pour les calmer. Elle les apaise. » Les hommes ne sont pas en reste. Deux pères ont composé des chansons et le maire en personne, Michel Bourgain, a poussé la chansonnette, avec la berceuse ch’ti « Min p’tit quinquin ».

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