Source : ASH
Pratique qui a émergé il y a maintenant une trentaine d'années dans les quartiers, notamment avec l'action des "grands frères" et des "femmes-relais", la médiation sociale n'est cependant pas encore reconnue comme un véritable métier, en dépit d'une utilité sociale démontrée.
Ce constat a conduit le Secrétariat général du Comité interministériel des villes (SGCIV) à constituer un groupe de travail sur la médiation sociale, dont les conclusions font aujourd'hui l'objet d'un rapport que vient d'éditer le CIV dans ses "Cahiers pratiques"...,

Champs d'intervention variés

Après un état des lieux des champs d'intervention couverts par la médiation sociale (habitat, transport, santé, éducation, intervention sociale...) et les différentes appellations données aux personnes qui l'exercent (agent de prévention et de médiation, femme-relais, correspondant de nuit, agent de médiation locative...), ce document propose d'en définir les contours.
La médiation sociale, dont les activités se structurent autour de deux grandes fonctions (la création et/ou la réparation du lien social, et la prévention et/ou le règlement des conflits), permet notamment de répondre aux besoins suivants : renforcer la présence humaine, assurer une fonction d'interface, apaiser les tensions, décoder les cultures, mettre en confiance.
Elle a cependant ses limites et ne saurait ainsi "être une réponse à l'ensemble des situations de difficultés sociales ou de conflits", prévient le rapport.

Espace d'intervention flou

Si l'activité de médiation sociale s'est au fil des années structurée, en particulier sur la base de chartes déontologiques et d'un référentiel unique finalisé en 2009, elle souffre encore d'un déficit de reconnaissance et d'un positionnement pas toujours clair, notamment par rapport à celui des autres travailleurs sociaux.
Ainsi, "l'espace d'intervention du médiateur social peut sembler flou pour les autres acteurs qui auraient tendance à utiliser cette fonction pour 'boucher les trous'", note le rapport.
Le groupe de travail a donc élaboré six grandes propositions qui "visent à valoriser et à faire reconnaître le métier de la médiation sociale".
Il s'agit notamment de permettre aux médiateurs de bénéficier d'unevéritable formation qui s'inscrit dans une filière professionnelle allant du niveau V au niveau II, et qui favorise le développement de passerelles vers d'autres certifications.

Portage mutualisé d'emplois

Les membres du groupe de travail recommandent par ailleurs de créer "un observatoire de suivi permanent de l'évolution des emplois de la médiation sociale" et d'organiser un plan d'information et de valorisation de ce métier. 
Ils souhaitent également que soit expérimenté le portage mutualisé d'emplois de la médiation sociale : "Des expérimentations seront engagées dans un cadre territorial incluant des sites en politique de la ville permettant d'accompagner la création d'emplois de médiation sociale par la mise en place d'une ingénierie de formation et d'accompagnement adaptée".
Ils plaident également pour la pleine reconnaissance de la médiation sociale au sein de la filière animation de la fonction publique territoriale, ainsi que dans les répertoires de métiers existants.

"Médiation sociale : pour la reconnaissance d'un métier", Rapport du groupe de travail interministériel et interpartenarial, Hors-série des Cahiers pratiques des Editions du CIV, décembre 2011.

 

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