Le psychologue nancéien Jean-Luc Aubert vient de publier un nouvel ouvrage sur l’adolescenceC’est peut-être son 35e ou 36e ouvrage. Jean-Luc Aubert a longtemps travaillé comme psychologue scolaire, pour l’Éducation nationale, auprès de maternelles et de primaires, avant d’élargir son champ d’observation aux adolescents, en ouvrant un cabinet rue de la Ravinelle, il y a dix ans...

 

Le Nancéien publie régulièrement, depuis quinze ans, des ouvrages sur la psychologie de l’enfant. Ses livres sont traduits dans le monde entier, y compris en mandarin ou en coréen. « Mon ado et moi », sorti il y a une quinzaine de jours, chez Odile Jacob, « est un livre pour aider les parents à accompagner leur ado, savoir pourquoi il est comme ça… »

Jean-Luc Aubert a rencontré beaucoup d’adolescents, à son cabinet. « Les demandes de consultation viennent surtout des parents, car les ados pensent qu’ils vont bien, ce qui est vrai dans la plupart des cas. Le plus souvent, ce sont les parents qui sont déstabilisés par l’adolescence, période où des paramètres nouveaux entrent en compte, comme l’utilisation du portable, des tablettes, d’internet. Les parents s’interrogent… »

Et d’expliquer que « l’adolescent remet en cause les repères familiaux et en cherche d’autres au-delà de sa famille, ce qui le rend anxieux. Ce qui rend également anxieux les parents ! Leur enfant change. Ils sont déstabilisés. Il y a des incompréhensions ».

Jean-Luc Aubert explique qu’à l’issue de l’adolescence, « les jeunes font la synthèse entre les repères acquis à l’extérieur de la famille, et ceux provenant de leur famille. Ils se construisent ainsi une personnalité… » Le psychologue suggère évidemment des solutions aux parents pris au dépourvu par les réactions de leur adolescent.

La « bonne » crise d’adolescence

« Il vaut mieux privilégier un climat de confiance, instaurer un dialogue, même a minima, un dialogue du quotidien, pour éviter l’isolement. C’est normal de ne pas comprendre ce qui se passe. La crise d’adolescence est souhaitable. Elle permet à l’individu, et à la société, d’avancer. Dans la bonne crise d’adolescence, les parents sont mis en cause. Dans la mauvaise, l’adolescent reste dans la soumission totale, ou va dans la révolte intégrale. »

Jean-Luc Aubert précise que malgré la crise économique, « le comportement des adolescents n’a pas changé. Quand les parents sont dans l’angoisse du lendemain, les adolescents demeurent dans le temps présent, ici, maintenant. Ils ne sont pas majoritairement dans l’inquiétude. C’est bon signe pour eux, et pour la société ».

Philippe MERCIER

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