« Mon enfant dort avec son téléphone portable... » Conférence-débat, mardi 23 octobre à BRIEY

Source : Le républicain Lorrain
« Il faut s'efforcer d'avoir un regard critique sur sa pratique et sa consommation. D'où l'importance d'en parler, au travers de conférences par exemple. Le but, c'est d'introduire une réflexion », explique Christophe Schmitt, pédo-psychiatre.
Les nouvelles technologies et les adolescents : le mardi 23 octobre, le Dr Christophe Schmitt, pédopsychiatre au CHS de Jury-lès-Metz, animera une conférence sur ce thème d'actualité, au lycée Louis-Bertrand de Briey. Entrée gratuite.
L es écrans rendent-ils accro ? Ou l'addiction des adolescents aux nouvelles technologies ." « C'est un thème à la mode, qui revient souvent dans les motifs d'inquiétude exprimés par les parents lors des consultations », explique le Dr Christophe Schmitt.. ENTRETIEN...,

À partir de quand peut-on parler de dépendance aux nouvelles technologies ?

« Il y a l'aspect du temps que l'on consacre à l'usage de ces nouvelles technologies. À partir du moment où cela se fait aux dépens d'autres activités, lorsque vous dormez moins, lorsque vous ne voyez plus vos amis pour rester en ligne ou jouer à des jeux vidéo, on peut estimer qu'un cap est franchi. Idem lorsqu'un sujet est frustré par des circonstances qui ne lui permettent pas de se connecter, par exemple. Certains entrent parfois dans des colères noires... »

Ce diagnostic de dépendance est-il aisé à réaliser ?

« Non. On manque encore de recul, de statistiques. La notion de dépendance est d'ailleurs encore critiquée à ce jour par certains spécialistes, mais on ne peut pas contester l'usage immodéré que certains font de leur téléphone, etc. Et c'est celui-là qui pose question. Quelles limites poser à son enfant ? A quel âge acheter un portable à son enfant ? Tant que cela restait un produit de luxe, le souci était moindre, mais maintenant, ce n'est plus le cas. »

Et au regard de la place que prennent les nouvelles technologies aujourd'hui, le tableau n'est pas parti pour s'améliorer...

« C'est vrai. Après, l'important est de savoir comment intégrer leur utilisation dans votre existence. Lorsque des parents vous disent "mon enfant dort avec son portable", c'est qu'il y a un souci. Certains jeunes comprennent vite que cet objet n'est pas indispensable, mais pour d'autres, ne pas être connecté peut constituer une vraie source d'angoisse et refléter une forme de souffrance. »

Lors de vos consultations, les jeunes viennent-ils vous parler ouvertement de leur addiction ?

« Dans mon quotidien, ce sont surtout les parents qui abordent le sujet. On s'aperçoit que l'usage des nouvelles technologies est devenu un point de conflit entre les générations. »

Allez-vous jusqu'à dire "Attention danger" ?

« On ne peut pas diaboliser les nouvelles technologies - après tout, pourquoi serait-il moins dangereux de rester trois heures devant sa télé que devant son ordinateur -, mais il ne faut pas idéaliser non plus. Il faut s'efforcer d'avoir un regard critique sur sa pratique et sa consommation. D'où l'importance d'en parler, au travers de conférences par exemple : le but, c'est d'introduire une réflexion. »

Propos recueillis par Cédric Brout.