À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, le Défenseur des droits a remis un rapport consacré aux relations des enfants aux écrans et formule dix propositions pour rendre le monde numérique plus sûr pour eux. Des ordinateurs aux smartphones, en passant par les tablettes : les écrans sont désormais omniprésents dans l’univers des enfants, bouleversant leur rapport au monde et aux autres, et leur faisant courir de nouveaux risques... ,

«Enfants et écrans :  grandir dans le monde numérique» :  tel est l’intitulé du rapport remis, ce mardi 20 novembre, à l’occasion de la journée des droits de l’enfant, par le Défenseur des droits, Dominique Baudis et son adjointe Marie Derain, Défenseure des enfants.


DES ÉCRANS OMNIPRÉSENTS
L’univers numérique est en effet l’objet d’une mutation extrêmement rapide. Les écrans sont désormais omniprésents, notamment les écrans nomades (smartphones et autres tablettes). Les enfants les utilisent  partout, à l’école, à la maison, dans leurs loisirs, et à un âge de plus en plus précoce. Les réseaux sociaux évoluent aussi à une vitesse considérable, et les enfants y sont présents également de plus en plus tôt :  alors que Facebook est théoriquement interdit aux moins de 13 ans, 64% des 11-13 ans y ont un profil. Leurs parents en général sont au courant, mais ferment les yeux et en parlent peu avec eux. 

«La révolution numérique court sur sa lancée» , résume ainsi Marie Derain, dans un contexte de «concurrence acharnée» , avec des enjeux financiers énormes,  et la société peine  à «maitriser son irruption  dans la vie quotidienne», «ne laissant pas aux responsables publics le temps d’encadrer le phénomène, ni aux scientifiques le temps de mener des études approfondies sur ses conséquences sociales, sanitaires et psychiques» .

PAS D’ÉTUDES NI DE RECHERCHES SUR L’IMPACT DES ÉCRANS
Les recherches (publiques et indépendantes) sur les impacts des écrans sur les enfants sont en effet quasi inexistantes (ou vite obsolètes), qu’il s’agisse des effets sur leur santé, leur sommeil, leur développement personnel, leur vie privée ou encore les risques d’addiction, laissant «la place ouverte, note également Marie Derain, aux craintes et aux rumeurs de toutes sortes.»  
Pour autant, il ne s’agit pas de diaboliser les écrans. Ce rapport de plus de 150 pages souligne à plusieurs reprises les aspects positifs de ces nouveaux medias, leurs potentiels d’enrichissement social, éducatif et individuel  -par ailleurs trop peu étudiés aussi.

ENCADRER L’UTILISATION DES ÉCRANS
Mais elle souligne la nécessité de les encadrer davantage pour protéger les enfants des risques qu’ils encourent. Des dispositifs existent déjà. Les fournisseurs d’accès à Internet rivalisent d’imagination pour créer des logiciels de contrôle parental permettant de bloquer l’accès à certains sites ; mais ils sont jugés trop complexes par les parents, qui les utilisent peu. Par ailleurs, il sne fonctionenent pas, en cas de connexion wifi sur les smartphones et les tablettes. Les associations de protection de l’enfance ont fait évolué aussi la législltion :  la cyber pornographie est réprimée , une plate-forme de signalement a été mise en place etc.

SIGNALER LES CONTENUS ILLICITES
Malgré tout, les technologies évoluent toujours plus vite que les dispositifs de protection. Les enfants diffusent par exemple de plus en plus eux-mêmes des contenus sur la toile (blogs, vidéos etc), qui peuvent être violents ou choquants. Ils sont de plus en plus souvent auteurs ou victimes de harcèlements, de rumeurs, voire de diffamations. Et les plus jeunes ont beaucoup de mal à se protéger et à protéger leur vie privée. 
Face à ces nouvelles donnes, le Défenseur des droits formule donc une série de propositions destinées à mieux protéger les enfants : rendre visible sur tous les sites les modalités de signalement des contenus illicites, par exemple - comme cela existe déjà pour les jeux d’argent en ligne ;  faire reconnaitre aux mineurs le droit à une protection renforcée de leur vie privée (droit à l’oubli et au déférencement) ; ou encore développer une recherche publique et indépendante sur les effets de la généralisation du numérique sur leur développement et leur santé (1). 

L'article sur le Journal La Croix
Lire l’intégralité du rapport et des propositions 

(1) Rapport remis au Président de la République, au président de l’Assemblée nationale et au Président du Sénat

CHRISTINE LEGRAND

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