Cours du collège, le 10 juin la Cie Crache Texte
improvise une scène de vie /ados ! 

Ils ont 14 et 15 ans, ils sont en troisième et le jeudi 9 juin, ils ont témoigné. Au menu : leurs relations avec leurs
. Ambiance.

Il est 13 h 30,  en ce jeudi 9 juin. Ils s'installent par petits groupes, autour de tables couvertes de feuilles blanches et de post-its. Ils seront près de 80 jeunes tout au long de l'après-midi à déambuler dans les couloirs du collège pour venir rejoindre la salle Charles-Guérin où les accueillent cinq professionnels du monde de l'animation, de l' et de la spécialisée.

Le défi n'est pas si évident que cela : il s'agit de raconter une anecdote avec ses , beaux-, d'accueil. Puisée dans sa vie de tous les jours. 

C'est d'autant plus difficile avec ces professionnels qui débarquent dans le collège,

qui sont-ils ? Pourquoi ils viennent  nous demander des "trucs" qui concernent notre vie ? Les premières réactions ferment la porte entrouverte. "On a rien à raconter"  disent les uns. " Tout va bien"  esquivent d'autres. Ou encore : " Avec les , on s'voit pas  : y'a rien à dire".
Fermer le ban ? Non !  Le temps fait son oeuvre. On commence  à s'apprivoiser et au fil des échanges, on ose s'aventurer dans l'expression orale et écrite... Et c'est tant mieux. Ce sont de vrais trésors de paroles que ces ados ont à dire, à crier avec colère, à raconter avec timidité, quiétude, souffrance ou humour. 
Bien sûr, pas  une histoire ne ressemble à une autre. Mais au travers des témoignages, on retrouve des sujets communs.,
Ah ! le temps passé sur les écrans !!!  Placé en pôle position des revendications : « Nous voulons du temps en plus,  pour pianoter sur le net, jouer à des jeux vidéos".  " Je veux pouvoir tchater avec les potes le soir... » . « Ma mère, elle comprend pas que deux heures par jour, c'est pas assez ». « S'il te plait laisse moi jouer 12h d'affilée... »
Mais le virtuel n'est (heureusement) pas tout. De nombreux témoignages permettent d'avouer d'autres passions. Inventaire non exhaustif : équitation, piano, guitare électrique, envie de faire un sport en club,  sorties entre copains. Ils sont nombreux à dire du bout des lèvres qu'ils aimeraient tant que leurs  les écoutent d'abord et les aident « à atteindre leurs rêves ».
Il y a aussi l'expression de souffrances de jeunes qui ont le sentiment d'être transparents
"Je suis là , j'existe, arrêtez votre télé de M....", "regarde moi quant je te parle, lâche ton ordi", " t'as peur de m'aimer maman parce que t'as déjà eu trop mal... témoignent quelques uns. Pendant que d'autres écrivent qu'ils étouffent avec des  qui s'inquiètent... un peu, beaucoup, trop... Des qui surveillent, contrôlent, stressent, s' énervent, crient...tout de suite. « Détendez vous !" ; « Pensez un peu plus à vous et oubliez nous un peu ».
Il est aussi question d'argent, d'obligation de dormir alors que le sommeil ne vient pas, de sorties avec des ami(e)s que les  ne connaissent pas forcément. Du coup, on en parle.  «Je veux de l'argent de poche !!! » dit l'un. « Moi, j'en ai quand je fais du ménage » lui dit un autre. On s'informe en passant. " Tu savais pas que c'est normal pour un ado de ne pas dormir avant minuit, bin oui ! Parce que sécrétion de mélatonine... » Les ados parlent aussi de la nécessité pour eux de ne plus êtres considérés comme des petits. "On n'est plus des bébés, faut arrêter avec les câlins, les bisous, les petits mots doux devant les autres... C'est la honte" dit l'un. « Mes potes, c'est ma vie », «laisse moi sortir, fais moi confiance, j'suis plus une gosse». « Moi, des potes, j'en ai pas » nuance un autre
Mais n'oublions pas ces messages qui disent que les échanges entre et enfants n'existent quasiment plus. " On ne se parle pas, chacun fait ce qu'il a à faire" Et puis des fois ça pète, on se gueule dessus, on se fait la gueule...et on recommence à faire chacun de notre côté" . Nombreux aussi les témoignages qui relatent les relations dans des familles recomposées ou avec un parent seul. On parle du parent absent, de la fusion avec le parent unique, de bonheurs avec le beau -père. 

Et puis enfin , il y a des post-it, des pages entières recouvertes de graffitis impossible à restituer où il est question de discriminations sexistes, raciales, jeunes/profs, etc. Trente minutes, c'est court, finalement.

  • L'ensemble des témoignages des jeunes sera présenté le 16 juin à partir de 20h , au centre Erckmann et surtout alimentera les impros de la cie crache-texte pour leur spectacle qui débutera à 21h. Ouvert à tous – entrée libre

 

 

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