Anne-Sophie Benoit, directrice de l'Enfance et de la Jeunesse à Dunkerque, a été réélue à la présidence de l'Andev à l'issue du congrès annuel de l'Association nationale des directeurs de l'éducation des villes organisé à Tours, du 13 au 15 octobre. Cette année, le congrès avait pour thème "l'Europe : territoires d'Education ?" et l'objectif de l'Andev était que les participants repartent avec "des connaissances globales et des éléments de réflexion" sur l'éducation en Europe ainsi que des pistes de travail à explorer dans leur collectivité.
Parmi les questions représentant les plus gros enjeux pour les villes, sont venus en tête le temps périscolaire, la pause méridienne et la restauration scolaire, ainsi que la question de la prise en charge éducative des 0-6 ans, les TICE et, bien sûr, les rythmes scolaires....,. Sur ce dernier point, l'Andev a réaffirmé que "changer les rythmes scolaires entraînera des coûts lourds pour les communes" et que "cette question doit passer par un cadre national" (lire nos articles ci-contre). "Une politique de réaménagement des temps de vie de l’enfant ne se limite pas au temps passé dans l’école, mais concerne également celui passé en dehors de l’école. Aussi, exige-t-elle une réflexion sur l'école, sur ses objectifs et plus généralement sur l’éducation et le rôle des différents partenaires concernés par celle-ci. Nous devons nous pencher sur la répartition des responsabilités éducatives de ceux qui, en différents lieux, côtoient, accompagnent, vivent avec les jeunes", a argumenté François Testu, président de la JPA (Jeunesse au plein air). Autre sujet de préoccupations pour les directeurs de l'éducation des villes, l'intégration de tous les enfants "présentant des besoins particuliers" dans des écoles ordinaires. C'est "une illusion" pour les deux tiers d'entre eux. Par ailleurs, l'apprentissage des langues étrangères, les cours d'école et les échanges européens ne figuraient pas parmi leurs premières préoccupations. Globalement, il est apparu que le modèle finlandais fascine la plupart d'entre eux, contrairement au modèle allemand qui fait repoussoir.
Un débat sur les modes d'accueil des 0-6 ans a révélé le nombre inattendu des initiatives prises par les villes pour créer des "lieux passerelles". Beaucoup d'enfants découvrent à 3 ans, avec l'entrée à l'école maternelle, un mode de garde collectif, d'autres normes que dans leur famille, et, parfois, une autre langue. Ils subissent alors un traumatisme qui peut être important s'il se double d'un "conflit de loyauté", selon l'expression de Frédéric Jésu (pédopsychiatre). Saint-Nazaire, Grenoble, Sotteville-les-Rouen, Dijon, Limoges, Tours, Belfort, Sens, Gonesse, Thouaré-sur-Loire, Grigny... ont su persuader l'Education nationale de permettre à un enseignant de travailler sur ce moment de transition et d'accueil, mais toutes ces villes sont inquiètes de la pérennisation de ces dispositifs, qu'elles voudraient développer.
Parmi les thèmes qui ont émergé, lors de la table ronde conclusive, celui de la globalité de l'éducation, et donc de la complémentarité des rôles : si la ville peut impulser la coopération éducative, il faut que l'Etat donne un cadre national à son action. "Il faut sortir du 'tout Etat' sans pour autant renvoyer à la responsabilité individuelle des familles et des professionnels", a notamment déclaré Yves Fournel, adjoint au maire de Lyon et président du Réseau français des villes éducatrices.
C.F avec

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