Par Diane FALCONER - PARIS, 29 mars 2011 (AFP)

- Neuf enfants sur dix se sentent bien à l' mais environ un sur dix (11,7%) se dit harcelé, victime de violences physiques et verbales répétées, selon une étude de l'Observatoire international de la violence à l' pour l'Unicef publiée mardi 29 mars 2011.
"Un enfant sur dix est en souffrance à l'", a résumé pour l'AFP Jacques Hintzy, président d'Unicef-France.
"Il n'y a pas de sentiment général d'insécurité à l'. Mais il ne faut pas non plus minimiser le problème", a ajouté Eric Debarbieux, directeur de l'Observatoire et auteur du rapport, mené en 2009-2010 auprès de 12.326 élèves de CE2, CM1 et CM2 de 8 à 12 ans issus de 157 écoles de huit académies....,

D'après l'étude, les phénomènes de "victimation" restent plutôt limités puisque près de neuf élèves sur dix (88,9%) déclarent se sentir "tout à fait bien" ou "plutôt bien" à l'. Plus de sept sur dix disent n'être "jamais" victimes de violences ou "très occasionnellement".
Mais pour une minorité, la violence se fait sentir, souvent par de petites agressions répétées allant du vol de goûter aux insultes et menaces, mais aussi aux coups, racket ou violences sexuelles.
"Chaque petite agression a peu d'importance prise isolément, mais c'est la répétition qui fait que la situation devient grave", a expliqué M. Debarbieux.

Face à ce phénomène, le ministre de l'Education nationale Luc Chatel installe mardi un "Conseil scientifique contre les discriminations à l'", en particulier chargé de lutter contre le harcèlement scolaire.
"Le but, c'est que nous ayons une vraie réflexion sur ce sujet, parce que c'est un sujet tabou, on n'avait pas le droit d'en parler", a déclaré sur RTL le ministre.
Le taux d'élèves victimes de harcèlement physique est estimé à 10,1%, 71,8% des élèves interrogés n'étant pas victimes de violences et 18% l'étant occasionnellement.
Pour les violences verbales, près de deux tiers (65%) se disent pas ou très peu concernés comme victimes. 14,4% le sont modérément ou fréquemment.
Au total, 11,7% des élèves interrogés sont victimes de violences répétées, physiques et verbales, et deviennent les "boucs émissaires" ou "souffre-douleur" d'une classe, quelle que soit la sociologie de l'établissement.

"C'est un autre gros enseignement de l'étude: il n'y a pas plus de harcèlement dans les écoles classées +ZEP+ (éducation prioritaire, les plus en difficulté) que dans les établissements +normaux+", ajoute M. Debarbieux.

L'étude met en garde contre les conséquences scolaires (décrochage, absentéisme) mais aussi psychologiques à long terme. Une faible estime de soi et des tendances dépressives sont beaucoup plus fortes pour les adultes ayant été harcelés autrefois, selon le rapport.
"Si les enseignants sont alertés et formés, le harcèlement a tendance à baisser, confirme à l'AFP Jean-Pierre Bellon, co-auteur du livre "Harcèlement et brimades entre élèves". Une sensibilisation précoce est nécessaire, "car c'est souvent un phénomène qui naît à l' primaire avant de se structurer à l'adolescence".

Fin janvier, plusieurs personnalités, dont le pédopsychiatre Marcel Rufo et le philosophe Edgar Morin s'étaient alarmés, dans une lettre au ministre de l'Education, des phénomènes de "souffre-douleur" et de brimades entre élèves.
Ils préconisaient "une consultation nationale" pour "trouver des solutions.
La semaine dernière, le ministère a lancé une enquête de "victimation" dans le second degré, qui sera publiée tous les deux ans et concernera 18.000 élèves et personnels de 300 collèges.

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