Plus de 350 parents et professionnels au centre Erckmann, pour ce sujet qui intéresse tous les adultes. Serge Tisseron a insisté sur le dialogue dans la famille.

Parents, grands-parents, tonton, tata, parrain, marraine, qui n’a jamais été confronté à un enfant, accro à son… ou ses écrans ?Du tout-petit qui prend le portable des parents pour les imiter, à l’ado qui ne lève plus le bout du nez…
« Apprivoiser les écrans et grandir », thème de la conférence de Serge Tisseron proposée par le collectif lunévillois enfance famille (CLEF) et ses partenaires, répondait à un vrai besoin d’information des adultes : ils étaient plus de 350 présents au centre Erckmann, jeudi soir.

Pas de langue de bois avec ce spécialiste des écrans et de leur effet sur nos vies et celles de nos enfants..., « Les écrans sont un vrai problème de société », prévient-il. « Mais ils font partie de notre vie… dès la naissance. » Ses exemples de l’écran présent dès la salle d’accouchement (le papa qui filme)… et dans la chambre à la maternité (la TV qui reste allumée et les visiteurs qui suivent les programmes…) a provoqué des rires dans la salle. Serge Tisseron n’invite pas à refuser les écrans. « C’est une nouvelle culture : il n’y a plus un savant qui parle aux ignorants. Chacun bricole des savoirs, échange… » Mais il conseille de maîtriser leur usage « pour que cette nouvelle culture n’envahisse pas les enfants ». Tout est histoire de dosage. Et d’introduction progressive, comme celle des nouveaux aliments pour le bébé, sous différentes formes et quantité. Et d’avertir : « Lorsque le dessert est terminé, on ne laisse pas le saladier de crème au chocolat sur la table du salon. Pour les écrans, c’est pareil… » L’exemple doit venir des parents, qui ne « peuvent demander aux enfants de laisser le smartphone posé si eux-mêmes répondent pendant le repas à la grand-mère qui appelle ». Le psychiatre et psychanalyste appelle à contrôler la consommation en fixant des durées, même au tout petit. « Vous dites bien à votre bébé que vous lui préparez du poisson. Alors qu’il ne sait pas ce que c’est. Là, vous pouvez lui dire : je te confie la tablette pour 10 minutes de jeu. »

Dès 7 ans, il incite à offrir un carnet où le jeune élève notera son temps de connexion. Éteindre les écrans et en parler, c’est aussi le message de Serge Tisseron : « Lui faire dire ce qu’il a fait avec le jeu, ce qu’il a vu dans le dessin animé dès le plus jeune âge. Pour l’introduire à la narration, comme font toutes les institutrices. » « Et si on n’a rien fait de tout cela, tout est perdu ? », demande une maman. Là, encore le spécialiste rassure. « Non, on peut imposer de nouvelles règles familiales dès qu’il y a un nouvel appareil. Avant d’offrir un téléphone à votre enfant, vous lui expliquez les règles. » Tout comme si les parents achètent une nouvelle console. « Si vos enfants ne sont pas contents, rappelez-leur que c’est vous qui la payez. Sinon, dites leur que vous gardez l’ancienne. » Et d’ajouter : « Vous pouvez tout faire à condition de le faire vous-même aussi. » Aux adultes de prendre le train technologique en marche : « Il faut vous y faire », conseille Serge Tisseron. « Et surtout dialoguer : trouver un centre d’intérêt partagé pour garder des liens privilégiés, notamment avec les ados, même si cette phase de vie est toujours très compliquée. » Quant aux plus jeunes, ne pas oublier les jeux traditionnels, le dessin, la cuisine et le bricolage à côté pour qu’ils sachent bien bouger leurs dix doigts et non un seul comme sur une tablette…
Corinne SAÏDI-CHABEUF

Photos (Est Républicain)



 


 








 


 

 








Retours en image des ateliers du 26 février 2016 proposés par la CLEF



Les parents le remarquent, des pédagogues s’en plaignent. Beaucoup d’enfants semblent ne plus savoir jouer. Ils s’ennuient dès qu’on éteint la télévision ou qu’on leur retire leur console de jeu. La faute à qui ? Ils n’ont pas appris à jouer parce qu’on ne leur en a pas laissé le temps. Dès l’âge de deux ans, ils sont en effet partagés entre les apprentissages scolaires d’un côté et la télévision de l’autre...,

Or la télévision n’est pas un jeu, mais un spectacle. Et les effets de la consommation télévisuelle du jeune enfant a des conséquences problématiques bien au-delà de trois ans !


C’est pourquoi il est urgent de mettre en place des activités qui permettent aux enfants de réapprendre à jouer, et leur permettent de se déprendre des effets de la surconsommation télévisuelle. Le « jeu des trois figures » en fait partie.

Ce dispositif initié par Serge Tisseron
a fait l’objet d’une recherche action avec le dispositif de lutte contre la maltraitance du ministère Wallon-Belge YAPAKA, suite à quoi il est progressivement implanté en France. La CLEF se retrouve dans cette démarche de formation en cascade qu'elle peut proposer aux enseignants et personnes ressources avec et autour de l'école pour qu'à leur tour ces personnes puissent agir auprès des enfants et des parents.

Aussi en 2014, la CLEF entreprend de mettre en place une formation au Jeu des 3 Figures à destination de personnes ressources du territoire du Lunévillois et puisque le groupe peut se monter à 20 personnes, elle ouvre cette formation à des acteurs du département 54 et spinalien.
(liste des participants)


3 temps de formation engageront les 19 participants du groupe :
P
remière journée
 : le 5 décembre 2014 avec Diane Huppert de YAPAKA..présentation théorique et sous forme de jeux de rôle du Jeu des 3 Figures. Suite à cette journée, les participants ont initié les jeux de rôles dans des classes, dans des centres de loisirs, dans des groupes d'accueil, ... à raison minimale de 5 séances.
Seconde  journée
:  le vendredi 27 mars 2015  avec Serge Tisseron.... quels problèmes les participants ont rencontré et de quelles manières peut-on les résoudre. La CLEF insistera sur l'aspect retransmission de cette formation.

Troisième de dernière journée de formation :
vendredi 26 février 2016 avec Serge Tisseron : se préparer à former dés la rentrée 2016-2017 les enseignants du 1er degrè et personnes ressources de l'école.

Ce 26 février, la CLEF propose un partenariat avec la Maison du Département pour promouvoir aussi le Jeu des 3 Figures dans les collèges. Serge Tisseron aimera donc un temps de sensibilisation à destination principallement des collèges, IEN, conseillers pédagogiques et enseignants de Lunéville qui s'engageront dans cette formation à la rentrée prochaine. (Photo ci dessus)

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