AVEC L'AIMABLE AUTORISATION DE L'Est Républicain, Samedi le 20 Février 2016 / Ouverture Lunéville / Lunéville  - (C)Photos : Est Répu et CLEF
Famille je vous aime !  : Ados et résidents de Boffrand planchent sur le sujet. Projet final à découvrir en mai.

Penchés sur leur ouvrage, ils tordent le cou à toutes les idées reçues, ces ados de la MJC, des Épis et de l'ASAL. A leur côté, une poignée d'aînés de la résidence Boffrand. Ils oeuvrent de concert sur un projet sur la parentalité et offrent leur vision de la famille....,
Craquante celle de Jeannine et Gilbert : ces deux-là se sont retrouvés voilà deux ans. Ils se sont représentés en Nénette et Rintintin, ces célèbres poupées constituées de morceaux de laine rassemblés par un fil. Deux fleurs artificielles, quelques mots, « une renaissance », « une nouvelle vie », le tout figurant sur un énorme coeur de papier peint rouge, synonyme d'une nouvelle forme de liens forts retrouvés depuis leur rencontre.

Bouclier protecteur
Il y a ceux qui travaillent en binôme intergénérationnel. Bernadette Patris contemple l'arbre généalogique aux prénoms féminins cerclés de rose, les autres étant entourés de bleu, né de ses proches. « Pour moi, c'est sûr, la famille, c'est ma descendance », assure cette grand-mère 10 fois, comblée par neuf arrière-petits-enfants. Son imposante filiation, qui a surpris plus d'un ado du groupe, a immédiatement suggéré une représentation en 2 D, classique.

Bernadette pose un doux regard sur cette jeunesse qui découpe, colle, peint sur la grande table de la salle d'activités de Boffrand. « Ça me rappelle quand mes quatre fils venaient avec leurscopains à la maison ! », souffle la dame aux cheveux d'argent, originaire deCirey-sur-Vezouze.

En tandem, Tristan et Lucas sont aussi partis sur un arbre généalogique plaqué sur un carton en forme de bouclier « car la famille est protectrice », des cercles métalliques « relient les frères et soeurs », des anneaux de laine réunissent lesmariés.

Parfois, les interprétations sont tout autres. Un immense ciel bleu, sur lequel se croisent des avions depapier et des nuages de ouate, ramène « aux voyages, durant lesquels on seretrouve », analyse Raphaël, dont les parents sont séparés. Pour Teacy et Kimberly, la caravane familiale ou le camion de ferrailleur du papa se transformeront en coussins moelleux, peints ou brodés.


Des mots, un quartier,du fil
Le fil et l'aiguille sontmanipulés aussi par Erouan, qui brode à sa manière ses mots écrits : « L'entourage diminue selon la proximité et le temps. » Benjamin use du 3D, campant une table autour de laquelle il installera ses petites silhouettes de carton gonflées de laine, aux bras en fil de fer, pour imprimer un mouvement. « Le moment du repas, c'est vraiment là qu'on se rassemble et qu'on discute de sa journée », estime le vacancier de la MJC. Une autre ado a plaqué un plan en relief de son quartier. Les boules de laine rappellent la végétation, le terrain de football en tissu vert et le ballon rond en pâte à modeler, sont matérialisées pour mettre en scène l'endroit « où l'on a toujours vécu ».

A découvrir le 28 mai, au centre Erckmann, lors de la journée des familles.


D'autres déclinaisons

Lors de la journée des familles du 28 mai, un spectacle sera également donné. Les artistes du CLAC (collectif L'appart'et choses), qui rassemble plasticiens, comédiens ou musiciens, travaillent dans d'autres structures du Lunévillois sur ce projet intergénérationnel et multipartenarial (CAF, Familles rurales...)

Faire se rencontrer les anciens de Boffrand et les ados en vacances. Pas le plus facile. Il a fallu briser la glace, ce qu'a su faire en douceur Manon Kownacki, plasticienne, en leur proposant de faire un dessin, sur un sujet libre. De la main gauche, de la droite, puis les yeux fermés. Puis chacun a repris le dessin de son voisin. Des paysages, gage de souvenirs des anciens, aux personnages de jeux vidéos des plus jeunes, les confrontations ont donné lieu à discussion. Le dialogue était établi. « Mon rôle, c'est de leur donner toutes les clés pour s'exprimer librement, ne pas leur fixer de cadre mais, au contraire, leur offrir le plus de matières possibles pour qu'ils soient autonomes. On a plein de résultats différents, je suis contente de voir que tout le monde a tenté quelque chose », indique la plasticienne de Metz

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