La grève du 20 novembre expliquée aux d’élèves par des représentants de d’élèves indépendants et sans étiquette.

Dans l’esprit d’une majorité de , les enseignants se plaignent toujours, ils veulent toujours plus de moyens, se sont des privilégiés, des fonctionnaires, ils font grève parce qu’ils veulent plus de vacances, etc.. Ces mêmes ne se poseront pas la question de la raison profonde de ce mécontentement, évitant ainsi de regarder la réalité des nouvelles réformes. Parmi eux, il y a ceux qui n’ont pas le temps (travailler plus pour gagner plus) de s’en inquiéter, ceux qui se disent que ça ne sert à rien, ceux pour qui l’avenir des enfants est de toute façon compromis, ceux qui pensent que la vie c’est chacun pour soit, ceux qui non comprennent pas grand chose, etc… Bien heureusement il y a ceux qui pensent tout le contraire et qui ont compris que les enseignants jouent un rôle énorme dans l’éducation de nos chères têtes blondes. Non les enseignants ne sont pas des fainéants, ils prennent en charge nos enfants, vos enfants, une bonne partie de la journée et ont la lourde mission de leur inculquer un minimum de savoir. S’ils se plaignent, ce n’est pas parce qu’ils sont fonctionnaires, en général, les fonctionnaires râlent pour eux mêmes, pour leurs salaires, leurs retraites, leurs RTT, j’en passe et des meilleurs, pas pour défendre les intérêts des enfants des autres. Vous pensez vraiment que les enseignants font grève contre les réformes du gouvernement, contre les nouveaux dispositifs de soutien scolaire, contre la suppression des Réseaux d’Aides aux Elèves en Difficulté, uniquement pour se faire remarquer, pour vous embêter ou pour avoir une journée de congés supplémentaire. Cela n’est pas sérieux et c’est surtout complètement faux. Tout est fait pour que les s’opposent systématiquement aux enseignants, c’est bien connu le français est un râleur, on peut le laisser râler en attendant il ne se passe rien. Les enseignants sont opposés à toutes ces réformes parce qu’ils ont de bonnes raisons, ce sont des professionnels avertis, formés spécialement pour apporter une éducation à nos enfants, ils savent donc de quoi ils parlent, en l’occurrence que ces réformes ne sont pas bonnes pour les enfants et qu’elles n’ont qu’un but comptable, supprimer plus de postes pour faire plus d’économie au détriment de l’éducation. C’est pourquoi nous vous proposons quelques explications, relevées ça et là lors de discussion avec les équipes enseignantes, lors de conseil d’ ou lors de réunions visant à faire comprendre aux qu’il va falloir faire quelque chose si on a un tant soit peu un peu de jujotte et un minimum d’intérêt pour l’avenir de nos enfants. Vous trouverez ça un peu long mais il y a des situations pour lesquelles on ne peut pas faire cours. 

Les réformes de la maternelle au lycée, publique et privée.

Les nouveaux programmes ont été établis en concertation avec les enseignants. FAUX, il a eu concertation mais les nouveaux manuels scolaires étaient déjà imprimés, tout c’est fait très vite, sans prendre le temps d’une réflexion commune. Le gouvernement impose et dispose sans demander l’avis aux professionnels sur le terrain. C’est comme si vous laissiez un bûcheron vous soigner les dents. Il n’y a pas de volonté collective et de dialogue. La formation n’est pas adaptée aux nouvelles conditions de travail. Des exemples d’écoles d’autres pays européens sont présentés pour leurs meilleurs résultats scolaires mais de façon tronquée : exemple les Finlandais sont de bons élèves. Oui mais ils travaillent sur cinq jours et non quatre et bénéficient de trois enseignants pour deux classes. Les nouveaux programmes sont plus lourds mais avec moins d’heure pour les enseigner.

La promotion du civisme, les nouveaux manuels de « l'instruction civique et morale » présentent aux enfants les règles qui régissent la société et les institutions, ils doivent connaître les notions comme la France, la nation, l'Europe, la francophonie. En fait on revient aux grandes maximes : " La liberté de l'un s'arrête où commence celle d'autrui ". Si l’on s’intéresse d’un peu plus prés à ce qu’il y a dans les nouveaux manuels, on se rend compte que certains débats proposés aux élèves des cycles 3 sont très orientés : exemple de sujet de débat : « Certaines personnes profitent des avantages sociaux, que faut il faire ? », « Doit on obéir au Président de la République, même si l’on n’a pas voté pour lui ? » Où va t-on, ou plutôt vers quelle mauvaise époque allons nous reculer ? Nous pouvons aussi vous parler des questionnaires auxquels les enfants de CM2 auraient du répondre avec les évaluations si le Haut Conseil de l’Education a fait supprimer. Et pour cause, exemple de questions : Es tu né en France ? Avec qui vis tu ? Avec tes  ? Avec d’autres personnes ? Quelle langue parles tu à la maison ? etc…. Sans commentaire ! 

La création des EPEP.

Les enseignants doivent garder la maîtrise de leur pédagogie dans leur classe. Ils ne peuvent pas devenir de simples exécutants. Pourtant ce sera peut être bientôt le cas. Le gouvernement a décidé d’expérimenter 500 postes en 2009 dans des structures nommées Etablissement Public d’Enseignement Primaire. Les informations à ce sujet circulent peu, pour vivre mieux, vivons cachés. A leur tête, non pas les actuels directeurs d’écoles mais des personnes qualifiées ou non, peut être en relation avec la mairie, qui ne feraient pas d’enseignement mais qui auraient tout de même leur mot à dire et disposeraient d’un droit au conseil pédagogique et le tout en regroupant toutes les écoles d’une même commune en une seule. Si vous ajoutez à ça la question des effectifs et la carte scolaire qui entraîneront de nouvelles et nombreuses fermetures de classe, où va l’ de nos enfants ? Les établissements qui seront mis en concurrence mettront en avant leur réputation et privilégieront le recrutement des « bons » élèves et laisserons de côté ceux en difficulté.  

La suppression totale des RASED.

Les RASED ont pour mission de fournir des aides spécialisées à des élèves en difficulté dans les classes ordinaires des écoles primaires, à la demande des enseignants de ces classes, dans ces classes ou hors de ces classes. Ils comprennent des enseignants spécialisés chargés des aides à dominante pédagogique, les “maîtres E” (difficultés d’apprentissage), des enseignants spécialisés et spécialement formés chargés des aides à dominante rééducative, les “maîtres G” (difficultés d’adaptation à l’), et des psychologues scolaires. Tous les postes de RASED seront à terme supprimés, les formations de ces maîtres spécialisés sont déjà suspendues dans les IUFM et pire le ministre a déjà demandé aux inspecteurs d’académie de prévoir la réaffectation de ces enseignants dans les mouvements. Réaffectation qui se fera au détriment du recrutement des nouveaux enseignants. Le gouvernement estime qu’ils ne servent à rien, mais comment peut il l’affirmer puisque aucune enquête n’a été faite pour évaluer leur travail et l’impact sur les enfants en difficulté. Que vont devenir les 150000 enfants en grande difficulté face aux apprentissages fondamentaux.  Nous arrivons à l’instauration du « chacun pour soi » : les dont les enfants ne sont pas en difficulté ne sont pas solidaires et préfèrent éluder la question. Pourtant si cette aide devait être dispensée en classe par des enseignants pas forcément formés pour ça, c’est toute la classe qui sera pénalisée, parce que ralentie : aujourd’hui un enfant qui a besoin d’une aide ou d’une méthode différente travaille en dehors de la classe avec un enseignant spécialement formé ; demain l’enseignant devra s’occuper dans sa classe du même enfant, laissant de côté les autres élèves. C’est comme si on supprimait, dans le domaine de la santé, les spécialistes, ORL, ophtalmologues, cardiologues, etc…tout en demandant à un médecin généraliste de répondre aux besoins des patients. 

Le soutien scolaire

On fait croire aux que une heure supplémentaire dans la semaine ou des stages de remise à niveau pendant les vacances scolaires suffisent pour que les difficultés scolaires de leurs enfants disparaissent. NON ! Le soutien scolaire ne s’adresse pas aux élèves en grande difficulté. Il est une réponse adaptée à des élèves dont les problèmes ne se cumulent pas, il répond à des difficultés ponctuelles. Le dispositif a été mis en place tardivement, au troisième trimestre, également sans aucune concertation avec les enseignants et les ont été écartés. Ce dispositif n’a rien à voir avec les RASED, il permet de reprendre les choses qui n’ont pas été comprises avec les mêmes méthodes qu’en classe. 

Les nouvelles évaluations en CE1 et CM2

L'ancien système d'évaluation en CE1 et CM2 privilégiait le diagnostic, permettant de repérer les élèves en difficulté. Le nouveau permet de mesurer les acquis de tous les élèves par rapport au programme, c'est-à-dire la performance du système. Mais surtout cela découle sur diviser pour mieux régner ci-dessous. 

Diviser pour mieux régner

Avec la mise en place des nouvelles évaluations des élèves de l' primaire, tous les professeurs de CE1 et de CM2 chargés de ces évaluations percevront une prime exceptionnelle de 400 euros. Pas de chance pour les autres, quand on sait que tous les enseignants d’une même s’entraidaient et participaient tous à la correction ! 

Suppression des samedi

Cette mesure ne correspondait à aucune demande des professionnels de terrain. Elle permettra à ceux qui en ont les moyens de partir en week-end mais pour beaucoup d'autres ce sera au mieux un temps d'oisiveté, au pire une concession faite au désoeuvrement. Encore plus de télé, encore plus de jeux électroniques et de SMS, toujours moins de culture et d'ouverture... Mais qui donc avait intérêt à ce que ce temps de classe soit supprimé ? Pour la rentrée 2009, des académies vont tester la semaine de 5 jours avec travail le mercredi !!! 

On surveille les opposants à ces réformes !

Le ministère de l'Education a confirmé lundi avoir passé un appel d'offres pour la mise en place d'une « veille de l'opinion » ciblant les médias, les sites internet politiques et syndicaux, ou encore les blogs, avec l'objectif de « repérer les leaders d'opinion » et « d'anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise ».  Le détail de l'appel d'offres montre une volonté de surveiller l'opinion, et particulièrement la contestation de la politique mise en place. Le ministre aurait dépensé 220000 €. Sans commentaire également ! 

En conclusion, c’est la casse et le démantèlement de l’ :

les élèves sont des robots qui doivent ingurgiter les données et comme les élèves d’aujourd’hui sont les citoyens de demain, gare à ceux qui auront des difficultés et tant pis pour eux s’ils ratent le train de l’élitisme, de toute façon, ils coûtent bien trop cher à l’état qui a besoin de cet argent pour repérer les belligérants. C’est un recul évident de l’Education Nationale.

Et n’oubliez pas : pour obtenir les congés payés, les retraites, les acquis sociaux il a fallu que des gens se battent et manifestent. Penser aux autres c’est penser à soi. 

En conséquence tous les doivent se mobiliser pour leurs enfants et ceux des autres et enrayer cette logique comptable. C’est maintenant ou jamais, nous demandons un débat, une concertation et non des réformes limites dictatoriales. Quelques bonnes idées : Chacun peut téléphoner à l’inspecteur d’académie de sa circonscription et lui demander des explications, comme ils refusent de se mouiller ils vont adorer. Chacun signe les pétitions proposées, souvent sur internet. Une opération « Portes ouvertes dans les écoles » est en cours de préparation, les enseignants seraient chargés d’expliquer leur métier, leurs difficultés. La date la plus proche étant CE JEUDI 20 NOVEMBRE, nous vous invitons donc à nous rejoindre devant le rectorat de l’académie 2, Rue Philippe de Gueldre à Nancy près de la porte de la Craffe. Rassemblement à 14 heures, départ de la manifestation à 14 h 30. Mais surtout chacun arrête de se voiler la face et de penser que ce sont les autres qui sont concernés.

Nous demandons aux élus de se mettre hors la loi en refusant d’assurer l’accueil minimum obligatoire pour une implication plus forte que celle qu’ils nous ont servis jusqu’à présent, c’est à dire nulle. Et nous parlons bien sur des élus de gauche qui sont en place grâce à nos voix, car nous avons eu le courage de voter pour eux et il faudrait qu’ils s’en souviennent. Rien n’est jamais acquis dans une équipe, si on veut vraiment en faire partie, il faut sans cesse se remettre en question !

Nous demandons à la presse qu’elle se démuselle et qu’elle fasse son travail : transmettre l’information dans sa totalité et non tronquée. Les auditeurs et les lecteurs ne sont tout de même pas tous dupes ! Et nous pourrions aussi faire la grève de l’audition ou de la lecture de quotidiens.


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